Décembre 2003 (Août 2000)
Volcans sacrés, plages éblouissantes et faune majestueuse, superstition et surnaturel, danses et célébrations, parfums de girofle, rythme du gamelan… Nous sommes au pays des derniers dragons et de l’oiseau magique Garuda, le plus vaste archipel du monde, l’Indonésie. Un pays qui s’étend sur 3 fuseaux horaires et qui fait la grandeur des Etats-Unis si l’on compte les mers intérieurs de l’archipel. ; un archipel composant près de 17 000 îles dont environ 6 000 inhabitées. De Sumatra à Bornéo, de Java aux Célèbes, de Bali jusqu’’aux îles de la Sonde et Irian Jaya, 200 millions d’indonésiens y vivent et parlent 350 dialectes différents. Le christianisme côtoie l’animisme, l’islam cohabite avec le bouddhisme, l’hindouisme s’adapte aux croyances ancestrales, ainsi va l’Indonésie qui fête en Janvier la Déesse Sarasvati et les cérémonies d’offrandes à Bali, en février le jour de l’An balinais pendant lequel il célèbre la cérémonie de purification et procession d’offrandes aux temples, en avril, c’est le Hari Raya Kuningan, la communication avec les esprits des morts. Puis arrive le mois de mai, on célèbre Waizyak à Borobudur avec procession aux flambeaux pour l’anniversaire de l’illumination de Bouddha ou encore le Kesada, où l’on fait des offrandes nocturnes au volcan Bromo. A Bali encore, en août on fête de la Déesse Sarasvati… ainsi va l’année, ici comme partout en Asie, les fêtes célébrées avec faste font partie intégrante de la vie quotidienne.
Transfert directement sur l’avion Jakarta Medan, le vol en total devrait faire une vingtaine d’heures depuis Paris, oui on est au bout du monde. Apparemment il doit avoir un moyen de faire Singapour Medan, on gagnera ainsi minimum deux heures… Mais avec cette durée de vol, on ne compte presque plus. En voiture, destination le lac Toba, le pays des Batak (je me dis toujours qu’à la retraite, je prendrai le temps pour mieux profiter de mes voyages, actuellement toujours réalisés à un rythme un peu effréné). Le guide, un Batak originaire du village de Semanindo (nord de l’île de Samosir), est d’un dévouement rare. La balade dans les villages bataks qui sillonnent la route en direction du lac Toba devient cent fois plus attachante en sa présence. On balade et observe les enfants jouer dans la cour de l’école, on se fait photographier avec eux, on s’installe à bord d’un petit banc dans le bar, puis sirote une bière et regarde les hommes dans leur jeu, « c’est le casino du village » m’a il dit. Il nous a introduits dans ces « longs houses » que je traduis volontiers « maison à rajout ». Ce sont de très belles maisons en bois construites sur pilotis, à chaque fois qu’un un enfant se marie, les parents et la famille rajoutent quatre pilotis, les murs, et prolongent le toit de chaume, pour en faire un compartiment du même style sur la maison principale et ainsi de suite même pour les petits enfants. Ce n’est pas rare qu’on voit quatre générations cohabitent sous le même toit. Nous voilà enfin arrivés sur l’île de Samosir, après une traversée en bateau, laissant notre voiture à Brastagi. L’hôtel est simple, des jolis bungalows disséminés dans un très beau jardin au bord du lac. Un piano, qui n’a pas été raccordé depuis des lustres, décore la réception. J’ai été impatiente d’attendre la balade du lendemain sur le lac…
Moins touristique, cet itinéraire va du pays Batak à celui des Minangkabau, pour une découverte plus approfondie. Après le lac Toba, nous descendons vers le sud, faire des visites à Porse, Balige… et faire escale à Sipirok. Continuons vers Bukittinggi, le coeur des hauts plateaux Minangkabau avec des arrêts dans les villages à Usor Tolang où vivent des Mandailing batak, ou encore la réserve naturelle de Rimba Panti. Traversée de l’équateur dans un décor somptueux réputé comme le plus beau paysage de Sumatra, pour arriver à Bukittingi où nous passons toute la journée à explorer le canyon de Sianok, le fort de Kock et le marché local, haut en couleurs parmi le brouhaha de tous les échanges des produits autour de nous, chargés à ras bord sur les petits pick up, cette sorte de camionnette pétaradante ouverte à quatre vents avec deux banc sur le compartiment arrière qui fait la liaison (passagère et commerciale) entre les villages. Arrivée à Ujung Pandang. Magnifique route pour Rantepao. Deux journées de découverte du pays Toraja : tombes creusées dans la falaise et grottes funéraires, paysages magnifiques, traditions étonnantes… sont les attraits indéniables de ce pays étrange.
A bord d’un bateau traditionnel au confort spartiate, nous explorons Kalimantan, jungle luxuriante d’une forêt vieille et vierge. Le bateau, généralement l’unique fortune de la petite famille (l’homme est aux commandes, la femme à la cuisine) remonte la rivière Mahakam, traverse le lac Jampang pour y découvrir le pays des Dayak, encore réputés d’être des coupeurs de têtes dans les paysages époustouflants de la forêt de Bornéo. On y découvre au fur et à mesure village, villageois, danses, pêcheurs, jungle et forêt, des traditionnelles et fameuses “ long houses ”, ourang-outangs et même la forêt de Kersik Luway où se cache l’orchidée noire…
Ce matin de départ, le guide, en attendant l’avion à l’aéroport de Denpasar, me disait : la prochaine fois, vous n’allez pas vous arrêter à Bali, allez plus loin, à Lombok chez les Sasak, et continuez pour les petites îles de la Sonde (car l’Indonésie elle même s’appelle « les grandes îles de la sonde ») pour voir Mumere, Detusuko, Ende, Labuan Bajo, Komodo, Florès,… autant d’îles sous cette myriade à l’Ouest de Lombok réservées aux voyageurs avertis connaissant déjà d’autres îles « classiques » de l’archipel… le rêve de tous voyageurs.
BALI
A Bali, il n’y pas que des plages immaculées mais aussi des temples sacrés, une végétation luxuriante et de la création artistique. Et la légende des hôtels de grand standing international dans le pur style balinais… Pour beaucoup de voyageurs, la découverte de l’Indonésie commence par Bali et peut être se cadre sur Bali. Petite île hindoue parmi l’immense archipel, elle se garde jalousement.
Le théâtre d’Ombres Wayang Kulit
Le théâtre d’ombres Wayang Kulir (Wayang « théâtre »/ Kulit « peau ») est un jeu d’ombres de figurines taillées dans du cuir de boeuf. Ces figurines sont en fait des silhouettes plates en cuir découpé, ajouré, colorié et doré, actionnées par des tiges et articulées aux épaules et aux coudes, apparaissant tête de profil et épaules de face. A la manière des ombres chinoises, une source lumineuse située derrière le marionnettiste (le dalang) projette l’ombre de la marionnette sur une toile blanche. Le dalang, accompagné d’un orchestre composé d’instruments à percussion, raconte une nuit durant, en improvisant, les époques et les aventures de l’archipel.
Le théâtre de Marionnettes Wayang Golek
Le théâtre de danses Wayang Wong
La Comédie Stamboel
Le Lenong ou ballet de la cour
Le théâtre masqué Topeng