SUZHOU, PAYS DES JARDINS
A l’arrivée, le guide m’attendait, il m’a emmené directement dans cette petite ville de Suzhou, le « petit village » par rapport à Shanghai, un million d’âmes vit à Suzhou, tout de même ! A moitié endormie, je le suivais vaguement après treize heures de vol et trois heures de route. Dans un décor de rêve, nous visitons un jardin construit par un fonctionnaire en disgrâce de la cour en retraite, depuis quelques centaines d’années…
La visite d’un jardin à Suzhou est une bonne introduction à la richesse de signification dans l’habitat des nobles chinois d’antan. « Nous construisons toujours nos villes au bord de l’eau, pour avoir le yin qui équilibre l’énergie, le « shui » (eau) qui complète la terre. C’est la même chose pour le jardin, il faut d’abord créer beaucoup de surfaces aquatiques dans un jardin… Voilà, vous voyez : les ponts sont bas. De mai à août, les lotus poussent à une telle hauteur qu’ils atteignent les marches des ponts, si bien que ceux qui sont dans les kiosques et les pavillons ont l’impression de regarder les gens marcher sur les lotus ». Mon guide ne se lasse pas de m’expliquer dans le moindre détail la signification de chaque coin, comme ce pavillon divisé en deux, un côté étant réservé aux hommes et l’autre aux femmes, et dont les fenêtres tout autour sont décorées par des verres teintés en bleu de Chine. Expérience vécue, afin d’atténuer la chaleur d’été, si l’on regarde à travers les verres, le trompe d’œil donne l’impression qu’il va neiger ! Ou encore ces murs délimitant les différentes sections du jardin agrémentés d’une rangée de fenêtres brodées, signifie que « la section arrête, mais le regard continue toujours plus loin… ». « – Entrez dans ce kiosque : Vous voyez, les quatre ouvertures sont rondes, et le pavillon carré…. » « – Mais attendez, ce n’est pas la notion de la cosmologie ancienne selon laquelle le ciel était rond et la terre carrée ? » « – Oui, c’est bien cela, tout un univers résumé dans la conception de ce petit kiosque au bord de l’eau ! Vous voyez les éléments de la vie ? »… Au sommet d’un petit promontoire, je vois un pittoresque petit pavillon. C’est le pavillon de la neige parfumée ! Et pourquoi se nomme-t-il ainsi ? « – Parce qu’ici, il y a un prunier qui fleurit au printemps, et ses premiers boutons ressemblent aux flocons de neige, d’où le nom du pavillon ».
TONGLI, NOSTALGIE D’UNE CHINE ANTIQUE
Puis nos pas s’attardent au village de Tongli, un vrai petit village cette fois, à une vingtaine de kilomètres de Suzhou. Le nom du village était à l’origine Phuc-Thô, un caractère qui signifie « Terre de bonheur ». Il y a quelques siècles, un notable du village disait que ce n’était pas une bonne chose d’avoir un nom si joli ; cela pouvait, paraît-il, attirer les mauvais esprits, et il a ainsi décidé de diviser le caractère en deux, ce qui donna le nom actuel. La balade au hasard des rues pavées, pas encore commerçantes comme celles de Zhouzhang, des ponts et des canaux est un pur délice. Nous bavardons avec les villageois, dehors, devant la porte des maisons pour prendre les dernier rayons du soleil d’automne. Les femmes tricotent, les vieilles femmes cassent les grains, épluchent les légumes ; les vieillards avec leurs turbans fument leurs pipes à eau ; les jeunes filles, très coquettes, tiennent en équilibre sur leur vélos… Voyant une boutique de tailleur donnant sur la place principale du village, je veux me faire faire une jupe sur mesure. Etonnées de voir ce spécimen de touriste venue d’ailleurs, toutes les femmes de la section des maisons alentours viennent à la boutique, et nous entamons une conversation, traduite par mon guide, ponctuée d’éclats de rire, un moment que je ne suis pas prête d’oublier ! Une heure plus tard, la jupe est finie, mais je ne suis pas d’accord sur un petit détail de finition. La tailleuse la défait et la recoud à la main, tout en bavardant, puis finit par un coup de fer à repasser, suspendu au plafond par deux grands fils. Elle utilise un spray « antique » en caoutchouc pour humecter la jupe pendant le repassage final… Impeccable, et chic, pour un prix dérisoire !
SHANGHAI, LA CHINE D’ACTUALITE
Shanghai, la cité au dessus de la mer. Il est six heures du matin, le jour se lève. Il n’y a pas foule dans le Métro ; effet recherché au prix d’un réveil à cinq heures du matin et après une nuit bien courte. Je savoure le moment car cela ne durera guère longtemps. Dans cette mégalopole de 17 millions d’habitants, de 50 km d’Est en Ouest (c’est la plus grande ville de Chine), parsemée de buildings futuristes et d’autoroutes urbaines écrasant progressivement les anciens quartiers, la fierté des Shanghaïens se fait ressentir dans chaque conversation. Les appartements se négocient à 1000 dollars le mètre carré en ville, comparativement à 300 dollars à Suzhou, ou 200 dollars à Lijang (qui sont deux villes touristiques déjà assez onéreuses) par exemple. J’ai du mal à faire le rapprochement entre le Shanghaï que je voyais et celui que j’imaginais, entre ces bribes de clichés en noir et blanc où l’on voit la rue, les pousse-pousses et les maisons coloniales des concessions, ou encore ces messieurs impeccablement habillés et coiffés, une fine cigarette à la main, le Times négligemment posé sous le coude sur un coin de table ronde de l’un de ces bars branchés de la ville d’opium…
L’Hôtel Renaissance, un building cossu et quelconque en plein milieu de cette ville immense. Je voulais passer une nuit au Renaissance Shanghaïen au lieu de l’hôtel qu’on m’avait réservé… Même style de décoration, même ton de couleur dans les chambres, même service froid et impeccable, même atmosphère que l’on retrouve dans toute ville futuriste d’Asie…
LE YUNNAN, KUNMING
Kunming, la ville de l’éternel printemps, capitale du Yunnan, s’enorgueillit pour son climat, pour ses sols fertiles où tout pousse et donne d’excellents résultats gustatifs, pour ses vingtaines d’ethnies minoritaires nationales, pour sa Porte du Dragon protégeant la ville des énergies néfastes et pour son lac. Par un chemin escarpé qui laisse apparaître de très belles vues sur le lac Dianchi, nous montons cette montagne, passant devant le temple Zhengwu, le Pavillon Sangqing, et le temple Linguang, pour atteindre son point extrême ouest. Accrochée presque sur le flanc de montagne, une minuscule porte et un tout petit temple où l’on vénère Confucius et QuanYin, la porte du Dragon, le tout taillé dans les rochers par la seule force humaine.
A Kunming, il faut s’écarter des grandes avenues, se perdre dans les ruelles et les quartiers derrière les grands axes, pour y observer la vie des habitants, ressentir leur hospitalité et leur gentillesse. Ou aller à l’extérieur de la ville pour découvrir ses paysages parfois étranges comme ceux de la forêt de pierre…
LE YUNNAN, LIJANG
Nous arrivons à Lijang depuis Kunming, par un vol du matin, après avoir survolé l’eau turquoise du lac Dianchi et une région montagnarde très verte et variée. Ici commence le contrefort de l’Himalaya. De l’aéroport, nous partons directement à la montagne située à une trentaine de kilomètres de la ville. L’hôtel Dongba Palace, situé au pied de la montagne d’où part le téléphérique, ressemble à une yourte géante de couleur ocre, il nous accueille par un totem haut d’une vingtaine de mètres, mi-personnage des Simpson, mi-naïf. Le déjeuner, servi dans le style Han, c’est à dire une table ronde tournante, met en avant les spécialités du pays, parmi lesquelles d’excellents champignons et les mets servis en entrée.
Enfilant les doudounes prêtées par la station, nous voilà embarqués sur le téléphérique. Des vues époustouflantes du haut de la vallée teintée à peine par les couleurs d’automne, le pic et le glacier apparus sous différents angles… la cabine nous a déposé à 4067 mètres de hauteur.
Un sentier en bois avec des rampes suit nos pas, zigzague sur la neige. Nous avançons lentement parmi les chinois, extasiés, qui se font photographier sous tous les angles. Hormis eux, on n’a pas l’impression d’être en Chine mais plutôt dans une station suisse. Sur la droite se dresse le glacier, recouvert d’une neige blanche. Il paraît que souvent, quand il n’y a pas de neige, sa couleur vire au vert, d’où son nom « la montagne du Dragon de Jade ». Deux sommets avec leurs coiffes blanches éternelles jouent à cache-cache avec les voiles de nuages filant à toute vitesse là-haut, le soleil brille de toutes ses forces. Fascinée par ce paysage grandiose, je suis montée par le sentier jusqu’au dernier point, 4576m, où il ne nous est plus permis de continuer.
Au bout d’une heure, le mal de montagne commence à se manifester, nous avons regagné le confort de la cabine et rebroussé chemin aérien pour descendre.
N’ayant pas eu le temps pour visiter le village de Baisha avec ses fresques légendaires et le monastère de Yufeng, avec beaucoup de regret, nous regagnons la vieille ville de Lijang.
Malgré l’installation des boutiques dans les maisons traditionnelles à façades rouges pourpres, un fléau inévitable dans toutes les belles cités touristiques du monde, l’émotion reste forte. Deux énormes roues à eau marquent l’entrée de la vieille ville. Je prends le « circuit » à l’envers, partant de la petite rue de droite au lieu de prendre la rue principale, et me laisse perdre dans le dédale des courettes, des sentiers pavés, des impasses menant aux habitations restant aux villageois. Les ruisseaux aux eaux claires et aux courants très forts quadrillent le village, se font entendre à chaque tournant de sentier, ou apparaissent soudainement sous l’ombre d’un sol pleureur, entre deux toits à tuiles grises et ondulées… Puis l’on commence à voir un peu la foule en approchant la toute petite et pittoresque place centrale où les petites tables coincées entre le bar et le ruisseau sont prises d’assaut par les touristes. D’autres maisons colorées de horde de piments rouges séchés, de lanternes rouges, et de géraniums se juchent au bord de l’eau, cachées derrière un pont en pierre, donnant ainsi l’illusion d’un décor cinématographique. Les femmes en tenue naxi, colorée et chargée de significations, discutent derrière leur étale de marchandises en tricotant, les enfants rentrent de l’école, l’air sérieux, les vieux messieurs avec leur turban rond et leur barbe longue et blanche aux lunettes sont assis tranquillement derrière les grands bocaux contenant les remèdes miracles de la pharmacopée chinoise, boulier à la main…. Un endroit paisible et délicieux pour une promenade sans but précis.
La nuit tombe lentement au rythme de l’éclairage des lanternes rouges. On ne voit plus le ruisseau, on l’entend seulement. La balade nocturne fait découvrir Lijang par d’autres sens. Les touristes ont presque disparu, les gens sont au ralenti, les ombres rouges et noires, le visage à peau très claire d’une jeune fille naxi éclairci à la lueur d’une bougie, les tables entourées de participants pour une partie de mah-jong, entendus de loin par le bruit qu’ils font lorsqu’ils brouillent les pions au début de chaque partie… une boutique de souvenirs excessivement éclairée ou encore ce joli square entouré de cafés et de cyber clubs. Je m’installe à la terrasse du Simon Café, « Heaven of beers », lieu de rencontre des voyageurs où l’on peut envoyer un petit email chez soi à des milliers de kilomètres de là afin de partager cette émotion… La vieille ville de Lijang les fresques de Baisha font partie du patrimoine mondial protégé.
« L’étang du Dragon Noir »… encore un dragon. Les chinois ont beaucoup d’imagination pour l’appellation des lieux, le Fengshui y est sans doute pour quelque chose. Un jardin construit selon les règles des gens du coin, c’est à dire, complètement intégré dans le cadre de la nature au lieu des jardins créés de toutes pièces, comme à Hangzhou ou à Suzhou. Un lac à l’eau claire et envahi par les algues noires du fond, qui donnent son nom au parc, agrémenté, au hasard de la promenade, par un pavillon (fermé aux quatre côtés par les portes, les murs et les fenêtres), un kiosque (ouvert aux quatre vents), tous deux de couleurs pourpres, des cascades entendues de loin et des ponts en arc tout en blanc. En toile de fond, un ciel bleu à se perdre et le reflet du sommet enneigé sur l’eau du lac. De très beaux arbres surplombent la surface de l’eau, des petites cascades chantent leur éternelle mélodie, des rires des groupes d’enfants en uniform, la découverte de quelques hiéroglyphes naxi, comportant paraît-il plus de 20000 caractères, datant de quelques milliers d’années, une belle histoire d’amour malheureux donnant lieu à un suicide et à l’incendie du pavillon central… agrémentent la balade heureuse.
La plupart des hôtels se situent dans la ville nouvelle, qui n’est pas très loin de la vieille ville. Il y a un pléthore allant du guesthouse au 5* dans cette petite ville, une vraie surprise.
Le guide nous parle également des différentes branches des lamaseries tibétaines, très présentes (5 lamaseries) à Zhongdian, à quelques heures de route de Lijang, où la hiérarchie est assez compliquée (5 écoles : blanche, jaune, rouge, noire, fleurie, plus les sous groupes …). Bref, affaire de spécialiste !
DALI, PAYS DES PIERRES DE REVE
Trois heures de route séparent Lijang et Dali, une ville plus connue des touristes car elle était ouverte aux visiteurs étrangers depuis 1982. Le beau lac turquoise d’Erhai (la mer de l’Oreille) abrite sur ses rives quelques pittoresques villages Baï, le très beau temple des trois pagodes entre lac et montagne, et la vieille petite ville de Dali. Chez les Baï (« blanc »), la cérémonie du thé reflète leur conception de la vie humaine : ils servent d’abord le thé amer, puis le thé sucré pour finir sur le thé qu’ils appellent « arrière goût » ! Le thé amer symbolise la souffrance et les efforts pendant la vie de tout être humain, et la douceur du second thé représente les résultats d’une vie de labeur, et le troisième représente la sagesse… Lili, notre petite guide arrivant depuis Kunming nous raconte aussi un mariage Baï : La veille, il faut que la jeune fille pleure toute la nuit à haute voix, pour montrer à tous les voisins sa tristesse de devoir quitter le domicile familial. Il n’est sera pas rare de voir les mariées porter les lunettes de soleil pendant le mariage (chez nous, au Vietnam, cela arrive aussi, mais pas la veille ni à haute voix. En fait, il faut être très triste avec quelques larmes aux yeux quand le père de la mariée donne la main de sa fille à son gendre…) ! Puis elle portera un chapeau où l’on accroche tous les pompons rouges et roses qu’on lui a offerts ; plus il y en a, mieux c’est, car cela prouve que tout le monde aime bien cette jeune fille. Elle porte sur le cou un petit miroir pour chasser les mauvais esprits et pour montrer que les deux cœurs se reflètent (le marié en a un lui aussi). Dans ses habits, les indispensables ciseaux, destinés à un double emploi : couper ses habits de mariée après le mariage pour faire les premiers habits du bébé, puis pour se défendre pendant la cérémonie. En effet, tous les hôtes pincent la mariée, le plus fort possible, la première fois pour souhaiter bonne chance au mariage, la seconde fois pour l’amour. Si elle reçoit un troisième pincement de la part d’une personne du sexe opposé, cela veut dire que c’est un séducteur ; elle utilise alors ses ciseaux pour se défendre…
Epis de maïs étalés partout pour le séchage, vielles femmes rassemblées autour d’un lin écru pour préparer le batik, cette technique importée de l’Indonésie depuis des siècles et qui est la spécialité de ce village de Zhoucheng. Tendance sans doute accentuée depuis l’arrivée des touristes. Sous l’ombre des banians millénaires, le marché du village, on revient à quelques dizaines d’années en arrière : petites échoppes de nourriture, la bouchère pesant ses portions avec un poids antique, une vieille dame assise par terre, triant les grains de maïs, son petit-fils solidement attaché dans son dos, le dentiste avec ses pinces, ses petits miroirs et une collection de dents montrant ses compétences (vu le nombre, il doit avoir une bonne dizaine d’années de métier !) devant son étale, le cordonnier qui recoud une chaussure à l’aide d’un petit couteau, de son aiguille et ses deux fils, un cigare « home made » à la bouche… plus loin, une femme porte sur son dos, à l’aide d’un sangle passant par le front, un énorme plateau en bois contenant le fromage de soja, le tofu… Remontant les pentes de la rue principale bordée de maisons traditionnelles, nous arrivons au temple du village. Sur l’autel principal, cinq statues sont vénérées : Les trois au milieu sont Lao Tseu, Bouddha, et Confucius. Sur la droite, le génie du village, et sur la gauche, selon le guide, se siège la statue de Mei Deng, le bonze qui a introduit le bouddhisme Mahayana en Chine il y a mille ans (détail à vérifier, tout de même).
De la tour au centre de la vieille ville de Dali, on voit une mer de toits en tuiles grises, des rues extrêmement propres et bien entendu des boutiques… Il existe une anecdote dans le coin qui dit : « les vietnamiens cultivent le riz, les cambodgiens les regardent pousser, les laotiens se contentent d’écouter le bruit quand le riz pousse, les thaïlandais les récoltent, et les chinois les commercent ! ». Redoutables, les vendeurs, toutes les règles de marchandage trouvent sa faille ici (on ne sait plus si on enlève 10 pour cent ou 700 pour cent sur le prix annoncé de n’importe quel article… et la différence de niveau de vie entre les touristes occidentaux et les chinois n’a rien arrangé !).
Et encore plus loin, pour avoir des références par les noms… : Le Tibet de Diqing (partie Yunnan) et le Tibet Qinghai (sur le plateau à Lhassa). Le lac Napa, les gorges du saut du Tigre, les lamaseries de Diqing. Les femmes Moshu et leur société matriarcale du lac Lugu et un étrange calendrier lunaire étalé sur 10 mois. On compte 25 ethnies sur toute la province avec les Naxi à Dali, la culture Dongba (chamaniste) à Lijang, les Daï à Xishuangbana (pagode birmane et course de bateau pendant la fête de l’eau), le Hani à Jianshui, les rizières en terrasse à Yuannyang….
KUNMING, DE NOUVEAU
Dernier passage à Kunming, avec une balade au marché aux fleurs. Les roses, magnifiques, sont tellement abondantes, qu’on peut les acheter au kilo… Il paraît que toutes les jeunes filles rêvent d’avoir un jour comme cadeau de mariage les 999 roses décorant le char… enfin, la berline en ces temps moderne, de la mariée…
Le chemin de fer reliant Kunming à Hànôi est un des passages les plus pittoresques de toute l’Asie du Sud Est. Construit en 1910, d’une longueur de 847 kilomètres, on doit changer de train à la frontière car les normes des rails entre les deux pays sont différentes. Aussi, on peut descendre en bateau (à vérifier) depuis Kunming, sur le Xishuangbana, en suivant le Mékong pour aller jusqu’à Luongprabang, Vientiane. Et pourquoi ne pas descendre jusqu’au Sud du Laos ?
Pour les internautes, un site à retenir : http://www.yunnantourism.com
HANGZHOU
Quittant Kunming en avion, me revoilà à Shanghai, point inévitable pour prendre mon train en direction de Hangzhou avec deux heures de trajet. Etant petite, j’ai entendu maintes fois parler de la réputation de la soie de Hangzhou et du thé de Longjing. C’est aujourd’hui que je vais à la source de ces légendes qui dépassent largement la frontière de la Chine depuis le temps de la Route de la Soie !
Mes pas s’attardent aux alentours du temple Linyin, un des temples les plus vénérés de la Chine à ce qu’il paraît. Le site est un peu trop animé, mais le repas végétarien pris dans l’enceinte du temple avec les pèlerins était un moment fort sympathique. Passant par les vallées où pousse le fameux thé de Longjing (qui peut se négocier jusqu’à 200 USD le kilo !), nous descendons vers le fleuve. La tour en bois de la Pagode des Six Harmonies se dresse gracieusement sur une colline ; la visite de son parc me réserve une bonne surprise : le tour de toutes les pagodes en Chine, en miniature (une centaine de spécimens). J’ai appris que la forêt des temples à Shaolin était la plus importante du pays, ainsi que les sept types de pagodes existant en Chine, qui sont Storied pavillion type, Pavillion type, Close-eaves types, Stupa types, Vajra-throne type, Floral type et Crossing the street type.
Six heures du matin, une légère brume s’attarde encore avant le lever du soleil sur l’eau émeraude de Xihu, le lac de l’Ouest, entouré de trois côtés par la montagne verdoyante, le cœur romantique de cette cité maintes fois capitale de la Chine antique. Au milieu du lac, des îlots avec leurs jardins impeccablement entretenus, l’étang de Lotus et des poissons rouges, les lanternes des trois lunes… J’ai trouvé, non sans mal, un batelier qui est d’accord pour me promener seule pendant quatre heures sur le lac. Il ne veulent pas que je prenne une barque toute seule sans batelier (heureusement, car il est quant même beaucoup plus grand que le lac de l’Ouest à Hànôi). Puis, vaguement, j’entends un bruit, des bruits, de la musique, de la musique de danse classique ! à six heures du matin ! Du Taïchi, je le veux bien, mais une valse et un tango à six heures du matin, habillés, maquillés ! La Chine , elle se réveille au rythme du Taïchi, elle se réveille au rythme du Chachacha. Sacrée Chine !