VOYAGE EN NORD-OUEST ARGENTINE
Jour8 24-mai jeudi Angastaco – Molinos – Seclantas – Cachi – Cuesta del Obispo – Quebrada del Toro – Santa Rosa – Campo Quijano
ANGASTACO – CAMPO QUIJANO – 220 kms – Météo : Soleil mais de + en + froid le matin.
Il n’y a pas de mots : toute cette journée est encore une journée d’émerveillement. Je me demande comment on n’a pas encore entendu parler de tant de beauté ! La piste (qui est la ruta 40 en fait) longe el Rio de Calchaqui dans une lumière indescriptible du matin car on est parti à l’aube – 7h30. J’ai guetté la borne kilométrique 4444 Km (depuis Ushuaia) mais c’était la seule qui n’a pas été là.
Passage par Molinos, puis Cachi (à chaque fois deux heures environ de route pour une soixantaine de kilomètres), nous arrivons à la Piedra de Molinos (plus de 3300m d’altitude) pour descendre doucement et rudement à la Cuesta del Obispo. Epoustouflant. Arrivée à El Carril, alors qu’il était 14h30, nous avons décidé de remonter la piste qui suit el tren a las nubes (de Salta à San Antonio de los Cobres).
Le paysage change complètement: un grand canyon tout verdoyant suit el rio Toro laissant passer d’ici et là ponts et viaducs du fameux train. Puis le paysage devient plus coloré, les montagnes rugissent et changent de perspectives sans arrêt à l’avancement de Dodgi: de l’enchantement non-stop. Un poste de gendarmerie et le panneau paso del Sico ?, frontière Argentine – Chile nous rappelle ce passage par San Antonio de los Cobres. Le policier nous demande pourquoi il y a Francia sur Dodgi, j’ai dit que c’est juste une fantaisie.
La vallée devient de plus en plus aride, on monte très rapidement de 2800m (Puenta de Tastil) à plus de 3000 mètres. A la hauteur de Santa Rosa, il n’y a plus que des pierres et des cactus sur les flancs de la montagne. J’ai ressenti le mal d’altitude venir doucement. Sous l’ombre d’un peuplier dont les feuilles sont toutes dorées dans la lumière couchante, on a décidé de revenir à Puenta de Tastil, l’endroit où une autre piste est supposée de rejoindre Purmamarca.
Arrivée au fameux endroit, nous ne trouvons qu’une retraite ecclésiastique flambant neuve (on s’est demandé sa nature, lors de notre premier passage). On nous dit que cette piste est en très mauvais état (en réalité on ne l’a vraiment pas vue) et il vaut mieux revenir sur Salta.
Il était 17 h et JP était déjà à sa dixième heure de conduite… Mais bon, ce n’est qu’une heure et demi sur cette superbe belle route. Donc, on est reparti. La vallée s’étale maintenant devant dans la lumière couchante, on s’est dit qu’on le mérite bien.
Cette sensation de liberté est vraiment inégalable avec Dodgi (à quelques exceptions près décrites dans la partie pratique), lorsqu’on dévale ces vallées multicolores dans cette lumière mielleuse des Andes, je me dis que je passerai bien le reste de ma vie à aller me balader comme ça en camping. Cela me rappelle cette phrase de Marta, la brésilienne “c’est une lumière qui fait vendre la ferme”! Arrivée à Campo Quijano, le camping est situé juste à l’entrée du village. Il est 19h! On ne se turlupine plus, il est temps de s’installer. Très correct dans un cadre verdoyant, sanitaire propre. J’ai fait la cuisine: une salade de tomate pour accompagner ma caipirinha puis une soupe udon (nouille de riz de style japonais) au porc et à la coriandre. Vu l’état des sanitaires, j’ai pu finalement y aller, mais munie d’une bombe Raid pour les moustiques (oui je fais l’objet de toutes les convoitises). C’est là où j’ai craqué en disant qu’à mon âge, il vaut mieux aller dans les hôtels tous les jours, et des bons, si possible, même si les sanitaires des campings sont corrects… Oui, j’ai craqué… Je voulais rentrer chez moi au chaud… !
Départ à 7 h 45 pour une étape qui sera pistes, routes, routes, pistes, sur lesquelles on croise beaucoup de camions, mais aussi les enfants qui vont à l’école et qui font plusieurs kms par jour pour s’y rendre. Vallée de Calchaquis, visites de Molinos, Cachi, Payogosta, la vallée de Cuesta del Obispo, Campo, Puerta Tastil, Santa Rosa et retour à Campo ! Le mal d’altitude commence à faire son effet chez Ylinh et en plus la piste que nous devions prendre à Puerto Tastil n’existe plus, alors quelle figure encore sur les deux cartes que nous avons ! Après renseignements pris auprès de la population, elle a été fermée car trop dangereuse, beaucoup d’éboulements se sont produits. Ce petit tour en arrière nous a permis de faire deux fois la québrada Del Toro, un vrai bonheur pour les yeux.
Bon bivouac le soir au camping municipal, correct mais vétuste. Dégâts dans la douche de Dodgi le trop plein d’eaux usées n’a pas apprécié les rebonds des pistes !