Mission Pérou : Jan 2007

Arrivée à l’aéroport de Lima cette soirée de janvier 2007, en plein d’été qui correspond à notre hiver européen. Tout est à l’envers, il faut s’y faire : la saison, la latitude des pays et le climat. Puis, entre la Sierra (les Andes), la Selva (Amazonie) et la côte, on a du mal à retrouver ses repères pour répondre à la question « quelle est la meilleure saison pour y aller ? ». Même pour se repérer en mer, il ne faut plus regarder l’étoile du Nord mais chercher la Croix du Sud. La fameuse Croix du Sud, en plus, un des symboles des Incas résumant leur cosmologie, la notion de la vie etc., le Chacana ! Le programme s’annonce studieux.

 DSCN0267

Donc, quelle est la meilleure saison pour y aller ? En hiver (l’été pour nous), sur la côte, la brume tout le temps, pas de ciel bleu du tout. Mais il ne pleut pas dans les Andes, et il fait froid. En été (notre hiver, bis repetita), il semble qu’il pleut beaucoup dans les Andes. Nous avons eu peut-être de la chance. On est parti le mois de Janvier, soleil splendide sur la côte, dans la vallée de Colca, et partout. Nous avons eu seulement, en quinze jours, un gros orage nocturne à Cuzco, et un petit crachin pendant quelques heures le matin de Macchu Picchu.

Le brouhaha des immigrations, des bagages, des douanes, enfin nous avons retrouver notre guide César, un monsieur d’un certain âge qui me rappelle Harry, le chauffeur guide très VIP que nous avons eu une fois au Srilanka, mais ceci était un autre chapitre. Traversée de la ville, voitures dans tous les sens, rues et avenues à circulation anarchique, foules grouillantes et tableaux publicitaires à perte de vue, nous voilà arrivé à Miraflorès. Un peu plus calme, le quartier « chic » de la ville situé au sud, près de la mer, où il y a la plupart des hôtels, à une dizaine de minutes en voiture du centre (enfin, ça dépend des moments). « C’est la première fois au Pérou ? » nous a demandé César. « Avec le périple que vous allez faire, aucun jour se ressemblera à un autre, nous avons un pays très varié et diversifié, et encore vous ne survolerez pas tout en quinze jours, il vous restera tout le nord et l’Amazonie » ! On s’en doutait un peu sur la fin de la phrase, mais ne pouvait pas imaginer à tel point le voyage pourra être si diversifié. Il est huit heures du soir lorsque nous sortons de l’hôtel pour le premier réel contact avec la ville. Avenue d’Arequipa avec son large espace vert au centre nous emmènerait vraisemblablement à la mer, une belle demeure aux portes clauses de style espagnol devant l’hôtel, nous avons pris un bus pour aller à Avenue Largo. Cool, rigolo, pas cher (mais les taxis ne sont à peine plus chers, en fait), il faut s’accrocher bien car ça démarre et ça s’arrête sans aménagement. Première petite bière fraîche, la Callao, accompagnée de ceviche de camarones (écrevisses marinées au jus de citron vert), le plat national (du moins sur la côte), après une vingtaine d’heures de voyage, d’attente, de correspondance. Il n’y a pas de vol direct pour Lima.

 lima 3

Lima, un tiers d’habitants du Pérou s’y installe (une bonne dizaine de millions tout de même), n’a pas de métro. Des milliers de taxis et de bus sillonnent la ville pour le transport public. Pas de vélos, quelques motos, tout le monde avance comme il peut. Sous le soleil scintillant, ce matin les belles bâtisses se déploient avec toutes leurs couleurs chatoyantes sur la route principale nous menant à la ville historique pour la visite. Il y a des bouchons, bien sur, ça double de tous les côtés et ça klaxonne, ça s’impose. Tant mieux car on peut prendre pleins de photos de très belles maisons en attendant : Ambassades, Institutions et maisons privées jalonnent l’avenue… Voilà la Plaza del Armas (on en verra une à chaque ville, grande ou petite, pendant tout le voyage) où l’on trouve inlassablement et selon son importance de la ville le quatuor composé de siège du gouvernement, la Cathédrale, la Mairie, et les boutiques. Très intéressantes explications de César sur la chapelle à droite où est vénérée l’arrivée des espagnols. « Vous verrez par la suite que dans les Andes, il ne vous racontera pas la même chose, moi je suis pour la compréhension entre les différentes cultures, tout cela appartient à l’histoire, on le respecte, voilà tout », César l’a décrété à la fin de la visite du matin, avant de nous déposer devant cette très jolie bibliothèque peinte en rouge foncé vif à la place centrale de Barrandos, une ville satellite de Lima, pour le déjeuner. Ca n’a plus rien à voir, la population y est nonchalante et pas de boutiques à touristes. La journée finit tranquillement avec la visite du musée Largo Herrera, un des multiples musées privés. N’ayant pas réellement voulu voir la poterie, me voilà conquise devant une telle richesse et beauté que je ne connaissais guère des dizaines de milliers de pièces exposé en vrac au dépôt ouvert au public. Chavin de Huantar, Mochica, Nazca etc. les noms des civilisations nous ont été livrés royalement par César, on a du faire un petit tableau pour nous repérer un peu, afin de nous engouffrer le soir dans les guides pour un peu mieux cerner les notions. C’est dur. Alors on a retenu pour le moment que la beauté des pièces avec une incroyable créativité de formes, de couleurs, de dessins.

Ce matin, transfert à la station de bus, la compagnie s’appelle Cruz del Sur, Croix du Sud, évidemment. Embarquement des bagages, contrôle des passeports, on est même filmé avant de monter dans ce bus. Plusieurs compagnies opèrent pour assurer les transports entre les villes avec des standings de services différents, on verra ça plus tard. Il y a le panaméricain, mais c’est curieux qu’il n’y a pas de chemin de fer qui le longe. Les Péruviens font des chemins de fer dans les Andes où l’on suppose que c’est beaucoup plus laborieux, mais pas sur la côte. On a fait une voyage de cinq heures dans un bus confortable, à la conduite un peu osée (en fait, on aura moins peur les jours suivants), avec petit-déjeuner à bord. C’est le désert à perte de vue, sur des centaines de kilomètres. Un paysage aride, ocre, austère, de temps à autre, la mer vient jusqu’au bord de la route pour l’égayer un peu. Des propagandes électorales sont peintes sur tous les pans de murs des maisonnettes à vue de la route, ils font vraisemblablement leurs législatives cette année, car on verra partout à chaque région.

 Pérou (2)

Nous avons traversé Ica, ce grand port de pêche à allure grecque avec les maisons blanches à fenêtres bleues, pour arriver à Paracas. L’hôtel est décoré tout en bambou, un havre de paix au milieu du désert avec très beau jardin fleuri et une plage, malheureusement pas trop praticable car elle a une drôle d’allure. En tout cas, personne ne s’est baigné, on s’est contenté des deux belles piscines. Il y a un autre hôtel, le Mirador, à l’entrée de la ville, qui semble un peu moins prétentieux. Déjeuner classique avec daurade grise frite et ceviche de poissons au port de Paracas, toujours des énormes portions. Quelques pélicans baladent sur la plage, un homme leur donne à manger du poisson afin que les touristes puissent les prendre en photos moyennant un sol, et les boutiques à touristes. On est à l’embarcadère public pour aller à Ballestas. On le fera demain. En attendant, le programme de l’après-midi est la visite de la réserve naturelle de Paracas. On pense aux animaux, aux oiseaux etc. et a posé la question au guide. Jésus, un autre guide, nous regarde un peu bizarrement, et nous dit « mais non, c’est le musée et le paysage qu’on va visiter » ! Une route dans un très bon état trace au milieu des montagnes désertiques jusqu’à l’infini nous ouvre le parc. On commence par la maison du parc et son musée. Une petite bâtisse toute neuve, un gardien qui doit se demander pourquoi il est là ! On y découvrira les résultats de fouilles de la région qui nous permettent d’entrevoir comment a vécu toute une civilisation éteinte, celle des Nazca, pré-incaïque. La découverte fut surprenante : Une momie en parfait état et des cranes allongées, déformées exprès depuis l’âge du bébé et trépanée comme critère de beauté ! Et maintenant on a l’œil un peu mieux initié pour savoir que c’est d’ici les tissages les plus fins du monde (exposé à Largo Herrera), près de 400 nœuds sur une pouce, mais bon, c’est pour le chapitre académique.

Pérou (8)

Nous avons repris le chemin désertique. Le vent souffle fort, laissant ci et là les petits monceaux de coquillage. Des montagnes ocres de toutes les formes laissent aller et venir des perspectives irréelles sous un ciel limpide, le soleil brille de toute sa force. En à peine à dix minutes de route, la mer apparaît. On restera sans mot. La falaise rouge, ocre, blanc se précipite dans la mer et dessine des lignes sublimes sur le bleu grave de l’eau du Pacifique. On ne voulait plus partir, mais il faut rentrer. On s’est dit qu’on aimerait bien y revenir avec une Jeep (et des provisions !) et se laisser errer dans ce paysage lunaire et fascinant des jours et des jours. C’est la fascination du désert, un peu angoissante mais tellement attractive.

 100_9499

Puis ce matin, embarquement sur ce confortable bateau, direction les îles Ballestas que le Routard dénomme (un peu injustement) les Galapagos des pauvres… Pourquoi ? Pas assez cher, mon fils ? L’embarcadère est juste en face de notre jolie chambre, juste à traverser le beau jardin posé négligemment en face du Pacifique. Il semble que le courant Humbolt rend l’eau des côtes péruviennes froide, sauf au nord où le courant s’écarte de la côte, ou bien, l’autre explication, où il se rencontre avec El Nino, je ne sais plus quelle était la bonne, en fait, on ne se baigne pas trop à la plage. A peine écarté de la côte, nous voyons déjà le Chandelier à trois branches gravé sur le flanc de montagne, visible uniquement de la mer. Cette figure géante a été gravée sur le flanc de montagne avec la même technique qu’utilise la civilisation de Nazca pour tracer les lignes sur le plateau désertique de Nazca. Aucune explication plausible a été encore donnée à ce jour sur son origine, ses significations, ses auteurs, son usage. Puis on approche les îles, les vagues deviennent plus grandes et s’engouffrent dans les failles. Depuis notre frêle embarcation, on en voit par milliers : phoques et otaries, lions de mers (encore des phoques), pingouins de Humbolt et de millions d’oiseaux avec de multitudes d’espèces : fous-de-bassans, pélicans, mouettes rieuses, goélands marins, cormorans… Une flopée s’envole et cela fait un nuage noir au dessus de notre tête. Cela me rappelle Hitchcock, mais bon, c’est tout de même assez mignon. Sans parler leurs chants bizarres lorsqu’on approche des différentes colonies qui se prélassent au bord des plages.

Dans la continuité d’un paysage tout aussi rude, nous prenons la route pour Nazca, avec les arrêts dans les différents sites en route : le musée d’Ica, les distillations de pisco. Prêts pour embarquer dans un de ces nombreux Cessna à six places, un survol un peu turbulent sur ce plateau ocre à perte de vue pour découvrir ici et là les dessins mythiques tracés par les Nazca voilà une petite dizaine de siècles. 45 en tout mais nous n’avons survolé qu’une quinzaine. Encore un mystère, aucune explication sur le pourquoi et le comment de tels dessins.

Sur toute la côte, la grande spécialité culinaire étant les ceviches : poissons crus et fruits de mer marinés dans le jus des citrons verts (en fait, ce sont des limes, ces petits citrons verdâtres à peau fine et juteuses à un goût particulier) macère et parfume délicatement des poissons à chair blanc ferme. Une fois j’ai goûté la ceviche à la truite à Cuzco, le poisson en lui même n’est pas trop mauvais non plus, mais le cuisinier a du se tromper de dose pour le citron… le plat reste immangeable.

Pérou (72)

Une recette un peu plus digeste : 8 limes, 1 kilo de filet de poisson, poivre, sel, échalote, piment frais, le tout mélangé et macéré de 15 min. à 2 heures selon le cuisinier. On les parsèmera de coriandre fraîche ciselée et encore des tranches d’échalote. Les péruvien la servent avec une rondelle de maïs cuit à l’eau et des patates douces, mais moi je le préfère, si la sauce est bonne, avec du riz. Cette ceviche sera particulièrement appréciée avec un pisco sour. La dose 1, 2, 3 : Une portion de jus de citron vert (lime), deux portions de sirop de jus de canne, et trois portions de pisco (le fameux alcool de raisin à 42° toujours distillé à la manière traditionnelle, les vendanges ont lieux en février mars au lieu de septembre chez nous). Le tout à mettre dans un mixeur avec un peu de blanc d’œuf et de glace pillée ; et une poignée de poudre de cannelle donne une touche délicate à cet apéritif national péruvien. Exquis, tout simplement.

A Arequipa, on vous présentera deux spécialités : poivrons farcis à la viande de bœuf (d’alpaga ?) avec une sauce relevée, et le hoy au four ou en chicharone (légèrement saupoudré de farine et frit). Devinez ce que c’est ? En anglais, c’est le guinea pig ou cochon d’Inde en français (il y a de quoi à se perdre là entre les Guinées et l’Inde ! comme quoi la différence franco-anglaise ne se résume qu’au niveau gastronomique !). Le must du must, c’est l’explication de la guide lors de la visite de l’église Yacahuana avec sa façade baroque, sur la « Dernière scène » : « Vous voyez le détail qui permet de dire qu’il s’agit d’un peintre Aréquipéen ? Sur la table, on voit les plats : des poivrons farcis et un cochon d’Inde » ! On découvrira de jour en jour les mélanges parfois extraordinaires dans la visite des églises, cathédrales, basiliques les signes de la culture indienne et andine dans les tableaux, dans la décoration : ici Jésus Christ cohabite avec le Dieu Soleil, là bas la Vierge s’habille avec une robe sous forme de montagne, la montagne sacrée des indiennes symbolisant la Mère Terre… Personne ne conteste les splendeurs de la Basilique de Cuzco, mais d’autres visites sont peut être plus intimes et émouvantes comme celle de la petite église d’Andahuaylillas sur la route Puno – Cuzco ne laisse personne indifférente : des fresques murales en cours de rénovation mais laissent déjà entrevoir des œuvres de toute beauté, l’autel et les cadres de tous les tableaux sont couvert de feuilles d’or de 24 carats.

 Pérou (67)

Aujourd’hui nous allons à la vallée de Colca, à partir d’Arequipa (2600m). Les légendes qu’on entend depuis l’enfance sur les Andes reviennent petit à petit à mesure que notre minibus prent de la hauteur. La route, comme le reste du réseau routier, est dans un très bon état. Nous croisons ici et là le chemin de fer qui relie Arequipa et Puno, malheureusement réservé maintenant uniquement au fret. Ceux qui sont sujets au mal de montagne ressentent l’effet dès qu’on franchit les 3000m. Plateaux herbeux, vallées verdoyantes à perte de vue se blottissent entre les montagnes à pentes abruptes. La route, longue de 180 km, tourne dans la vallée entre les trois volcans qui cerclent la ville d’Arequipa, d’où son nom la Vallée des Volcans. Nous arrivons à 4000m. C’est le territoire des lamas, vigognes, alpaca dans la réserve de Pampa Cañahuas. Nous continuons à grimper jusqu’au point le plus haut à 4910 m avec toile de fond les trois superbes volcans à l’horizon, qui changent d’allure à chaque tournant. Il fait assez frais et très venté. Dans cette halte touristique en pleine montagne où un petit troquet sert des boissons à la feuille de coca, tout semble ralentir avec le souffle. Une petite fillette, peut-être de trois ans, les joues toutes rouges par l’effet de l’altitude, s’amuse avec les aiguilles à tricoter de sa mère, qui tient un petit étal de pulls et bonnets, comme des milliers d’autres qu’on croise d’ici à Cuzco. La petite venait dans mes bras et on faisait un tour des étales, elle ne voulait plus me quitter lorsque la guide donna signe de départ.

Pérou (24)Lendemain, réveil tôt pour traverser toute la vallée (ou le canyon, comme son nom officiel) pour venir jusqu’au mythique Cruz del Condor. On est à plus de 3000 mètres au-dessus de ce canyon le plus profond du monde (mais il est tout de même un peu moins spectaculaire que le Grand Canyon, car la descente des parois n’est pas à pic, la couleur ocre du Grand Canyon y est aussi pour beaucoup, je pense). Un seul petit condor se poste là. On attend plus d’une heure, presque désespéré, sans voir d’autres venir. J’ai rigolé en disant que le condor en poste est peut-être salarié de l’Office de Tourisme ! Et soudain, toute la foule se lève : un, deux, trois, jusqu’à cinq condors arrivent. Le spectacle est grand et majestueux à plus de 3800 mètres. Reprenant le chemin, nous continuons jusqu’à Puno, le pays du lac Titicaca. Capitale de l’Altiplano, la population de Puno est aux trois quarts indienne et majoritairement Tiahuanuco, ce qui la rapproche des Boliviens avec lesquels elle partage le lac et la langue aymara.

A 3800 mètres d’altitude et avec 8000 km² de superficie, Titicaca est le lac navigable le plus haut du monde avec une quarantaine d’îles: la plus importante étant Taquile et l’Isla del Sol et de la Luna du côté Bolivien. La promenade en bateau en totora (roseau, le matériel servant à constituer l’île, maison, et le reste pour les habitants d’Uros) est plutôt paisible, mais les villages deviennent depuis quelques années très touristiques tout de même. On a vu même un panneau solaire qui sert à faire marcher la télévision dans une des maisons ! Puis le bateau à moteur nous reprend pour aller sur Taquile, à une heure de là. Déjeuner sur l’île dans un restaurant tenu par les gens du village, avec vue imprenable sur le cadre magnifique du lac. Ils m’ont permis, avec l’aide de ma guide, Denise, de venir à la cuisine pour mijoter les légumes que j’ai achetés ce matin au marché. Au menu : poisson du lac, comme ça se doit, avec une soupe de quinoa, cette céréale à grains minuscules typique du coin, délicieux. Le soleil tape très fort, un petit spectacle des villageois est improvisé sur le jardin derrière. Les plus courageux suivent Denise pour faire une petite randonnée à travers l’île, je préfère redescendre au bateau et faire le tour de l’île pour les récupérer sur des plages sauvages (le mot est peu) de sable blanc avant de rentrer à Puno. Après tout un micmac, je suis enfin arrivé à acheter mes bateaux en roseaux de l’île d’Uros et suis rentrée à Paris avec.

Pérou (31)Nous arrivons, après une journée de bus à travers un paysage magnifique à Cuzco (on aurait préféré prendre le train mais c’est déjà organisé comme ça). Ce soir là, on monte à San Blas, la ville haute de Cuzco. La place de toute beauté avec son église blanche, sa fontaine illuminée donne une impression irréelle avant de monter les petites ruelles gorgées de boutiques chics, de café des arts et les lampadaires d’antan. Un pur plaisir avant de descendre à la grande place centrale bordée de cathédrale, d’églises jésuites, de grands édifices avec colonnes façon rue de Rivoli (il y a même des boutiques pour touristes au rez-de-chaussée !). Pas trop bondé de monde, un régal. Mais comment fait-on pour visiter toute la vallée de Cuzco, balader dans la superbe ville, aller à Macchu Picchu en combinant le train et les transferts ? C’est un vrai casse-tête péruvien. Ceci étant dit, je pense que la meilleure solution consistera à prendre une voiture avec chauffeur pour sillonner toute la vallée avec les haltes aux marchés de Pisac et de Chinchero, le salin de Maras, pour passer la nuit à la forteresse d’Ollayantambo. Le lendemain, on prendra le train pour aller à Macchu Picchu (avec une nuit si l’on veut à Aguas Calientes). Puis faire les sites archéologiques au nord de Cuzco le lendemain à cheval (facile). Au programme : la forteresse de Sacsayhuaman, imposante architecture militaire des Incas; Qenko, centre religieux avec galeries souterraines et amphithéâtre semi-circulaire; Puca Pucara, construction militaire inca avec terrasses et escaliers; et enfin, Tambomachay, appelé “Baño del Inca” pour ses eaux thermales canalisées, un site enchanteur où l’on suppose un lieu du culte de l’eau.

Letitia vit dans un appartement moderne à Miraflorès. Nous sommes invités pour le déjeuner d’adieu avec vue imprenable surplombant la baie de Lima et l’océan Pacifique. Patate à la sauce de fromage, salade, taboulé de quinoa, steak d’alpaga, fromages qu’elle a emmené du nord, le tout d’une finesse exquise accompagné d’un Pisco sour maison. Son cousin artiste est arrivé, la discussion en espagnol, en français et en anglais s’anime jusqu’à l’heure du départ. Letitia me montre sur une carte toute la région du nord et son dernier voyage de repérage dans la Cordillère blanche la semaine précédente, moins connue et moins fréquentée par des touristes venant pour la première fois au Pérou : Sites archéologiques de premier ordre (Chavin de Huantar, le seigneur de Sipan entre autres), villages indiens traditionnels, plages désertes interminables et paysages andins époustouflants ! Si l’on ajoute encore l’Amazonie par Iquitos et par Maldonado, il a fallu prévoir au moins un mois en version expresse. Frustrée, encore une fois je me suis dit : je reviendrai, quand je serai à la retraite, en balade de découverte de tous ces contrées, mais à mon rythme, en version andante !

 Pérou (35)